Une main gauche virtuose

Savez-vous ce que Chopin disait de la main gauche? « Elle est le maître de chapelle. C’est une horloge, elle ne doit ni céder, ni fléchir« . Comment travailler cette main gauche pour qu’elle ne soit pas trop présente, ni pesante et efface la main droite? Comment la faire chanter?

La main gauche doit être rythmée, indépendante, musicale, nuancée.

Pour ce faire il est utile de travailler avec son poignet. Le fameux poignet, on le retrouve ici. Vous devez travailler le geste latéral de votre poignet. Entre votre poignet et votre bras doit exister une ligne droite continue qu’il ne faut pas casser. Vous devez aussi apprendre à pivoter votre main de gauche à droite et de droite à gauche.

« Il ne faut pas baisser le poignet; la surface de la main et de l’avant bras doit former une ligne droite ». Cette recommandation vient de Chopin et de son élève Thomas Tellefsen a qui est revenu la mission de terminer « l’Esquisse pour une méthode de piano » de Chopin, que je vous conseille vivement.

Faite l’essai en jouant une phrase musicale avec un poignet très bas, trop haut, latéral et écoutez les différences, sentez la pulpe de vos doigts à chaque fois. Vous noterez que si votre poignet est trop haut, la surface de vos doigts est moins efficace lors du contact avec les touches du piano. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut jamais relever le poignet. Mais savoir doser cette gestuelle. « Le poignet est la respiration dans la voix« . Vous l’aurez deviné, cette citation est de Chopin.

Votre main, lorsque vous cherchez les basses, doit éviter de pencher vers le petit doigt. Plus les doigts tombent perpendiculairement dans les touches, plus le poids de notre bras alourdit facilement le jeu.  Chopin poursuit ainsi : »La main ne doit tendre ni vers le côté gauche, ni vers le côté droit« . Le geste latéral permet de ne pas s’écrouler vers le 5e doigt et fait chanter le pouce en versant le poids.

La main n’est que l’outil de l’oreille. Elle exécute, par le bais du bon geste, ce que, d’abord, désire entendre l’oreille.

Liszt disait que ses mains s’envolaient sur le piano. Vos doigts doivent donc s’envoler. Alléger certaines notes en allégeant votre bras. C’est le poids de votre bras qui détermine le tout. Rendez le moins lourd. Comment faire? C’est ce que vous désirez entendre qui permettra à votre bras de s’alléger.

Si vous jouez trop fort, vous éteignez la résonnance des basses. Votre oreille perd sa boussole, « l’aiguille » tourne dans tous les sens et vous ne savez plus où vous êtes. Résultat du voyage: vous vous crispez, vous jouez des fausses notes, car votre oreille ne comprends plus rien. C’est l’oreille qui guide les doigts et non les doigts qui guident l’oreille.

Relaxer complétement, votre main, votre poignet, vos doigts.

Ecoutez-vous, sentez vos mains, ouvrez vos oreilles.

Pour vaincre un passage complexe, il ne faut surtout pas tyranniser vos muscles! Jouez moins fort, lentement.

Soyez très concentré et très détendu. C’est ce que disent tous les grands pianistes dont la virtuose Yvonne Lefébure (1898-1986) : « Ce qui est difficile au piano, c’est d’être à la fois très concentré mentalement et très détendu physiquement.

 

Après cette longue lecture je partage avec vous ce moment autour de Debussy avec Yvonne Lefébure.

 

 


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