Phraser avec élégance, fluidité et naturel Part I Debussy

Savez vous ce que Debussy et Chopin avaient en commun?  Chopin (1810 – 1849) et Debussy (1862 – 1918) deux pianistes différents, deux époques distinctes. Ils n’ont pus se rencontrer et pourtant tous deux ont un point commun concernant le jeu au piano.

Nos deux pianistes souhaitent que l’élève pianiste gagne en fluidité et puisse jouer une note irisée, moelleuse, musicale. Aussi  dès qu’ils entendent une note frappé, un jeu lourd et maniéré, ils pestent et se mettent en colère. « Doucement, avec grâce » crient-ils.

Pour y parvenir, encore et toujours, il faut rythmer, phraser,  et rendre votre jeu vivant. Pour cela, soignez bien votre jeu, mains séparées, au métronome, en comptant. Notre oreille entend toujours mieux le chant de la main droite.  Aussi vous devez impérativement travailler votre main gauche pour qu’elle ne fasse pas obstacle à la main droite. Allégez-là, si elle est trop présente et pesante.

Pour travaillez le phrasé et le rythme, je vous propose de travailler ces deux compositeurs et plus particulièrement la Valse en re bémol majeur op.64 nr1 de Chopin et la Première Arabesque de Debussy.

Si vous êtes débutant, vous pouvez y arriver en jouant lentement.

La valse de Chopin présente une série de notes répétées mais qui, du coup, ne tombent jamais sur le même temps. Il s’agit d’un trois temps et les notes Sol La Do Si qui se suivent en boucle changent de temps fort. C’est un exercice très intéressant pour la dextérité de votre main droite.

Commençons avec Debussy et la Première Arabesque :

L’arabesque de Debussy commence avec une série de triolet de croches. Chaque groupe équivaut à une noire. Vous devez donc placer chaque groupe de trois note dans une pulsation de noire.

Tapez d’abord dans vos mains au métronome en comptant 1 2 3 / 1 2 3 /1 2 3 etc. Commencez lentement pour que votre oreille entende bien ce qui se passe et ne se brouille pas avec un suite de pulsations rapprochées. Ces deux premières mesures sont un délice à jouer et vous permettront de travailler la fluidité de vos deux mains. Il faut que vous donniez l’impression qu’il n’y a qu’une seule main qui joue.

Dessinez une courbe, cherchez l’onde sonore que cherchait le compositeur. Ne découpez pas les mesures en morceaux tel un steack. Debussy avait cela en horreur. Au contraire, pour gagner cette onde qui monte et qui descend, qui augmente et qui diminue, ne jouez jamais deux notes semblables.

En traçant ce geste d’un seul trait de pinceau pour ces deux premières mesures, n’oubliez pas qu’il s’agit de triolet. Ne laissez pas filer le temps. Relaxez vos doigts en jouant ces deux mesures, notamment entre les temps, ne donnez pas d’accent sur les temps.

Identifiez les sons qui tombent sur les temps.

Les deux mains jouent en clef de sol. Les dièses sont : do re fa sol.

Do mi sol, à la main gauche et do mi fa, sol re si, à la main droite puis, en éco, sol re si, à la main gauche.

Deuxième mesure : La do mi, main gauche, La do re, mi si sol, main droite, mi si sol en éco à la main gauche.

Les notes en gras tombent sur les temps. Ne les pressez pas comme si vous vouliez retenir quelque chose. C’est en identifiant bien chaque son sur les temps que vous ne presserez pas la note et en relâchant vos doigts sur les notes entre le temps. C’est ainsi que vous travaillerez votre mémoire musculaire auditive.

Votre cerveau commande un résultat que vos doigts exécutent.  Ceci grâce aux influx nerveux. Je le répète : Ne mettez pas d’accent, ni d’articulation volontaire du doigt sur les notes des temps. Au contraire relaxez les doigts entre les temps. Ceci atténuera les notes et permettra à votre oreille de sentir les notes qui tombent sur les pulsations.

Travaillez bien ces deux premières mesures. Chantez-les!

Vous pouvez aller jusqu’à la mesure 5 aisément. Continuez de chanter et de compter 1 2 3. Gardez bien votre doigt appuyé sur les blanches de la main gauche et certaines noires pour bien faire entendre la polyphonie. Ne crispez pas vos doigts. Si votre main est trop petite pour certains grands écart, lâchez la note et ne vous fermez pas à l’écriture.

Mettez le métronome lentement, ( vous augmenterez la vitesse ultérieurement) Le secret de piano réside dans la lenteur. Comptez 1 2 3, battez les croches de vos mains, chantez les notes. Le rythme en tête, lancez vous. Travaillez bien chaque groupe main séparées avant de vous lancer à la suite.

Je vous retrouve pour les mesures 6 – 7 qui demanderont beaucoup de travail main séparées avant. Et donc beaucoup de rigueur.

C’est long, vous devez être patient, mais cela en vaut la peine.

 

 

 

 

 

 


Publié

dans

,

par

Étiquettes :

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *