Vous avez envie de jouer du piano mais le solfège vous ennuie. Vous avez peut-être rencontré des personnes dire « j’ai dû faire deux ans de solfège avant de pouvoir jouer de l’instrument. Moi ce qui m’intéressait c’était de jouer du piano, du coup quand j’ai pu en jouer, j’y étais aussi devenu allergique. » Alors si c’est le cas, ce qui va suivre va vous intéresser.
C’est vrai que lorsque l’on veut jouer du piano, ou d’un autre instrument, on a envie de tout de suite toucher l’outil et rien que de se dire « va falloir que je fasse du solfège, ça m’ennuie… » ou « je sens que le solfège, ça va vite me prendre la tête ». Ou encore vous faites peut-être partie de ceux qui tout en apprenant veulent se faire plaisir et jouer et ne surtout pas compter, surtout pas entendre le son du métronome qui bat les pulsations… Peut-être même que c’est la clef de FA qui vous fait peur.
Alors je vous rassure vous n’êtes pas seul et le solfège peut se transmettre de manière très ludique en se faisant plaisir.
C’est un peu comme la grammaire d’une langue étrangère. soit vous faites des heures de conjugaisons de verbes et vous apprendrez plus tard à parler ou vous faites les deux ensembles. Vous apprenez tout de suite à parler la langue sans vous rendre compte des verbes et de leurs temps.
Pour le piano c’est le même chose. Inutile de faire des heures de croches et double croches avant de jouer votre premier morceau.
Quand je donne mes cours de piano, je fais travailler le solfège en même temps que l’on déchiffre la partition et que l’on commence à travailler le morceau. J’installe des lectures et des jeux sympathiques qui font que la rythmique vient vite en s’amusant, sans même se rendre compte que l’on a fait du solfège.
Pourquoi est-ce Important?
Il est important de comprendre le temps des notes et le rythme. Si vous jouer tout à la noire, votre morceau ne ressemblera à rien et pire, en déchiffrant une partition vous ne trouverez pas la mélodie. Même un morceau connu va vous paraître bizarre.
Solfège = grammaire
Si vous écrivez ou vous exprimez sans savoir si vous êtes à l’infinitif au présent futur ou imparfait, c’est un peu compliqué.
Ne vous torturez pas l’esprit en vous disant » j’aimerai jouer mais rien que l’idée du solfège …. me donne des nausées » c’est comme si vous ne vouliez jamais apprendre l’espagnol sous prétexte que, bah oui, il y aura forcement des verbes à conjuguer. Comment s’exprimer autrement ?
C’est important parce que cela donne le bon rythme, et le fait de savoir compter le temps des notes va permettre à la chanteuse et aux danseurs et aux autres musiciens de jouer ensembles. Et puis ça va vous donner la bonne mélodie. Si vous jouer toutes les notes comme des noires ou des blanches alors qu’il y a un jeu avec les croches et les doubles croches vous n’aurez pas la bonne mélodie. Vous ne retrouverez pas l’air d’une chanson qui vous plait et que vous voulez jouer. La mauvaise lecture des notes va vous donner l’impression de ne pas avoir la bonne partition etc.
Parfois j’ai des élèves qui me disent « oui mais ça me rappelle des mauvais souvenirs, quand j’étais petite, fallait toujours compter, on pouvait pas se faire plaisir ». Vous pouvez tout à fait vous faire plaisir tout en comptant. Vous comptez au début de votre morceau et puis vous oubliez tout ça et vous jouez au feeling. Mais la base sera là, avec la bonne mélodie.
Quand on joue, on ne se rend pas compte, de ce qui se passe pour l’oreille des auditeurs si l’on ne compte pas un minimum. Mais je peux vous assurer que si quelqu’un chante ou danse, ça ne va pas être sympa. Le cavalier va marcher sur les pieds de la danseuse. Il va s’installer des contre temps. La pauvre chanteuse ne pourra pas suivre. En gros vous jouez faux, comme si vous chantiez faux.
Il est important de savoir faire la distinction entre, je viens, je viendrai, je viendrais, je suis venu, je venais !
Solfège = ponctuation
Imaginez une phrase sans ponctuation. Plus de virgule, plus de points, pas de points d’interrogations… Comment allez-vous lire la phrase et comprendre ce qui est écrit ?
Et bien là, c’est la même chose. Toutes ces notes, et les pauses se sont les ponctuations du morceau. Après à vous de le jouer avec votre souffle et votre respiration. C’est très bien de ne pas rester accrocher à ce qui est écrit à 100% et de s’approprier le morceau. Comme un texte au théâtre, vous pouvez changer la vitesse du jeu, déplacer une virgule ou un point, couper la phrase ailleurs. Mais la ponctuation sera là.
Avec le temps, vous pourrez y arriver sans compter, mais dans un premier temps, je vous assure qu’il est important de compter un peu. Il vous suffit d’imiter la batterie en tapant dans vos mains ou en demandant à quelqu’un de vous accompagner en tapant dans ses mains, comme à un concert. Ce sera déjà beaucoup plus jazzy, et vous aurez vraiment moins la sensation d’un exercice rébarbatif.
Je vous rassure, moi aussi au début, je détestais compter ou choper les temps du métronome. J’en voyais pas l’utilité, je voulais, moi aussi jouer au feeling, puisque j’avais la mélodie en tête. Je ne me rendais pas compte de ce que cela donnait sans respecter le temps des notes. En m’enregistrant, j’ai finit par très vite comprendre. Puis en donnant mes premiers cours, j’ai bien entendu et pris conscience de ce que mon prof voulait me faire comprendre.
Avec le temps, le métronome devient un pote. Pas besoin de compter il fait tout.
Si le doigté est l’orthographe de la musique, le solfège ou le temps des notes et des pauses est sa grammaire et sa ponctuation. Ce sont des mots qui composent des phrases musicales.
noir 1 temps
croche 1/2 temps
blanche 2 temps
ronde 4 temps
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